LES ARQUEBUSIERS DU MAINE
ORIGINE DES ARQUEBUSIERS DE FRANCE
Fin des années 50, début des années 60 : en région parisienne, une poignée de collectionneurs d’armes anciennes, passionnés d’histoire échangent leur points de vue, partagent leur savoir, leurs découvertes. Ils ne sont pas nombreux et font figure de marginaux, d’illuminés, d’originaux. Des réunions les regroupent, souvent chez Claude Bories, l’information circule. Tout cela en fait sensiblement augmenter leur nombre. La revue « Le Tromblon » de Jean René Clergeaux fédère un temps leur passion mais elle disparait trop vite. Assez rapidement, l’idée leur vient, comme un prolongement naturel et évident de faire parler ces pétoires, de leur donner une nouvelle vie. Mais tout est à redécouvrir. Il y a peu de document, pas d’ouvrages de vulgarisation à disposition. Maurice Moy, spécialiste érudit en armes anciennes et modernes est d’un grand secours. Une intention aussi commence à se faire jour que celle d’essayer de se grouper dans une structure, restant à définir et permettant également aux confrères de province, isolés par le manque de moyens de communication et d’échange de se joindre à eux. D’autant que, comme l’affirme Gérard Demaison, à l’exemple des Etats-Unis et du Royaume Uni qui possèdent de nombreuses associations de tireurs à la poudre noire, la France n’en a pas.
Pierre Johnson, président du Tir National de Versailles croit en eux, les accepte et leur ouvre ses pas de tir. Il les soutient face aux tireurs traditionnels, peu enclins à vivre aux cotés de ces fous dégénérés qui font beaucoup trop de bruit et trop de fumée. Les cibles du TNV qui accueillent les premières balles de ces vénérables armes sont à peine assez grandes pour l’ordre dispersé dans lequel elles arrivent. Mais, avec la pratique et le perfectionnement technique, la maitrise et les résultats progressent bien. Un entrainement par semaine et un concours interne par mois améliorent bien vite les groupements. Tous types d’armes sont alignés et concourent ensemble sans distinction, silex, percussion, chassepot, cartouche métallique. Une sous-section « Poudre Noire » du TNV est bientôt créée ce qui permet l’organisation de concours officiels dont le premier se déroule en mai 1962.
En recherche d’une identité associative propre à leur activité, la question se pose de s’affranchir de l’administration du TNV au sein duquel ils ne parviennent pas à s’exprimer totalement. Il manque un motif décisif qui permette de pouvoir partir et voler de leurs propres ailes. Le bruit, semble-t-il, est ce prétexte. Bien que plein de scrupules à l’endroit de Pierre Johnson, la réduction de leur activité à un dimanche sur deux au sein du TNV, heureusement compensé par un repli vers le stand de Saints (77), donne la justification légitime de couper le cordon. Stand de Saints qui est assez rapidement remplacé par celui de Vaudoy-en-Brie grâce au mécénat de Guy Trapenat.
Fin octobre 1963, la réunion des dix-neuf membres fondateurs officialise la naissance des Arquebusiers de France, reconnue par la parution au Journal Officiel le sept novembre. Le premier président en est Gérard Demaison qui se voit attribuer la carte de membre n° 1.
Le nom «Arquebusier» est donné à cette association ainsi qu’à ses membres en référence aux compagnies d’arquebusiers ayant existées à partir du XVI ° siècle.
Le but déclaré des Arquebusiers de France concerne la sauvegarde du patrimoine historique par le biais de la collection, le tir et l’étude des armes. Le bulletin bimestriel qui voit le jour début 1964 confère assez rapidement à ces arquebusiers une notoriété grandissante et voit affluer de nombreux abonnés de par le monde entier. Ce bulletin perdure jusqu’en 1974 où il s’interrompt pour reprendre sous une autre forme en 1983.
Le premier concours de l’Entente Cordiale, à l’initiative de Gérard Demaison, se tire à Bisley le 2 juin 1963. Il est remporté par l’Angleterre. Depuis, il continue alternativement en France et en Angleterre avec la même passion de l’enjeu.
Le règlement instituant un tir de 13 balles dont les 10 meilleures comptées est créé par les ADF pour pallier le manque de cibles disponibles et permettre à tous de participer.
A l’origine, tous les membres sont Arquebusiers de France, quel que soit leur lieu de résidence. Les premiers adhérents de province sont les Nantais. Mais des points de divergence apparaissent entre les Nantais et Paris. Ceci amène le président Demaison à responsabiliser la province en les rendant autonomes dans leurs structures. Depuis, un nombre considérables de sections de provinces voient le jour, chapeautées par les ADF. La section des Arquebusiers du Maine en est une parmi les autres.
LES ARQUEBUSIERS DU MAINE
En Sarthe, nous sommes trois à tenter l’aventure arquebusière en 1993. C’est à l’occasion de l’organisation par la Société Nantaise de Tir du 26° rassemblement national au stand des Jamonières. Nous avons pris notre adhésion sous les couleurs des Arquebusiers Nantais qui peu de temps après deviennent Arquebusiers la Duchesse Anne. Notre engagement à leur coté dure jusqu’au jour où nous aussi décidons de fonder notre propre section, pour être plus en accord avec notre identité.
Le pas est franchi en 2007 lorsque notre demande auprès des instances dirigeantes des ADF d’accepter notre inscription au nombre des sections est validée. Nous prenons le titre d’Arquebusiers du Maine. Nous pouvons alors participer au 41° rassemblement national à La Canourgue sous notre nom.
On peut citer les membres étant à l’origine de cette mutation et qui en sont les premiers adhérents :
-Bernard Simon : n° 3042
-Vincent Rey: n° 3789
-Frederic Cherrier: n° 4035
-Denis Lesellier: n° 4036
-Claude Luneau: n° 4037
Cette nouvelle identité apporte une certaine cohésion entre les membres, une sensation plus accrue de l’appartenance à quelque chose de plus proche et qui nous est propre. Alors, d’autres nous rejoignent. Pour sceller encore un peu plus nos liens, il devient évident qu’il ne nous reste qu’à organiser un concours, notre concours annuel. Sous l’égide du club STB72 de Beaumont qui nous abrite depuis 2010, les Arquebusiers du Maine vous convient à leur challenge annuel le premier week-end d’octobre depuis 2011. Et nous ne souhaitons qu’une chose, que cela continue…
Bernard Simon
Règlement des Arquebusiers du Maine